vendredi 28 juin 2019

L'heure des métamorphoses









A l'heure des métamorphoses, parfois ça meurt, souvent ça naît.
C'est un spectacle du genre tragique. Et sublime... Des larves, 
par dizaines, viennent s'accrocher aux rochers pour donner vie à 
leur plus belle forme. Elles ne laisseront comme vestige de leurs
mois aquatiques qu'une peau transparente. Un fantôme. Les 
libellules qui volent dans l'air chaud savent-elles encore ce qu'elles 
ont été? Elles ont si peu en commun avec la créature grise et 
molle dont elles se sont extirpées. Et c'est pourtant bien elles: le 
monstre carnassier et la belle aérienne, réunies dans une même 
existence! Je me vois en elles. A cette heure-là, je ne suis rien de 
plus ni de moins. Les drames altèrent ma joie, les miracles lui 
rendent sa pureté. Là, une libellule s'envole, là, une larve sort de 
l'eau, mais ici, c'est un être inachevé qui agonise et ne connaitra 
pas l'été. La peine est contenue dans l'allégresse, il y a comme
une ombre au tableau. C'est ce qui fait le réel, la vraie beauté.



















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