mardi 23 mai 2017

Cloporte, méduses et compagnie





     






Chercher la fraîcheur de l'ombre.
On ne croit jamais, quand on attend le soleil,
que s'il brulait à nouveau , on s'en cacherait.














mardi 16 mai 2017

Le jour où j'ai cessé de haïr les pigeons









J'ai chassé 10 fois l'animal estropié.
Il s'entête à vouloir me coller.
C'est le plus moche, il est tout abîmé.
Il voudrait faire copain mais ne voit-il pas que je le déteste?!
Dégoûtée, je l'envoie valser.
Il revient, je le jette, aller, retour...

Pourtant, dans la joie du soleil revenu, 
absorbée par ma lecture,
je finis par l'oublier et il en profite, le fourbe.
Je sens sa présence à ma droite.
De guerre lasse, je capitule.
"Que me veux-tu? C'est un sport national chez les pigeons
d'emmerder les humains? 
Qu'est que tu comprends pas dans la phrase 
"dégage, abruti"?"
Et là, il se passe un truc incroyable! 
Il me parle.
A chaque question que je lui pose, il mime une réponse, 
ouvre et ferme le bec comme s'il articulait des phrases...
C'est moi maintenant qui suis suspendue à ses lèvres.
Il finit d'ailleurs par le sentir et me lâche 
au beau milieu d'une passionnante conversation.
Il a eu sa dose, me tourne le dos et me plante là.
Ce volatile pouilleux me snobe! 
Il s'en va loin de moi, à l'autre bout du jardin.

Non mais dis donc, je pue du bec ou quoi?













mercredi 3 mai 2017

La marche du cloporte






Comment devenir et être encore?
Enfants, nous étions de petits animaux qui vivions sans le savoir.
C'est un état merveilleux...
Jeunes, nous sommes tous portés par cette ignorance,
qui nous laisse tout imaginer, tout espérer! 
Le monde nous tend les bras en grand.
Mais après... Comment continuer à générer une telle énergie?
Une fois qu'on en sait un peu plus sur cette histoire, 
comment ne pas en être accablés?
L'amertume éteint la lumière, la vieillesse guette.

Il m'arrive, par le dessin, la peinture, de renouer avec cette 
grâce enfantine. Elle n'est perdue pour personne.
Absorbée à ma tâche, je m'oublie. C'est reposant.
J'oublie ce que je devrais faire et être, les projections, l'avenir,
les ambitions, les peurs, les vexations...
Je cesse de me donner trop d'importance ou 
de me placer plus bas que terre.
Je suis juste à ma place, partie d'un tout, ni plus, 
ni moins importante qu'un autre.
Le temps passe alors à la vitesse du cloporte 
sur la brique chaude du potager, le matin.
Les journées cessent d'être scandaleusement courtes.
Elles ont la bonne longueur, 
elles durent ce dont nous avons besoin pour aujourd'hui.